Trois mythes sur la traduction juridique

La traduction juridique joue un rôle essentiel dans la vie des entreprises et des citoyens. Elle permet aux unes de conclure des contrats ou de démontrer leur conformité, et aux autres de connaitre et d’exercer les droits dont ils disposent. Malheureusement, c’est une activité méconnue qui fait l’objet de nombreuses idées reçues. Dans cet article, nous allons déconstruire les trois principaux mythes sur la traduction juridique.

Mythe n° 1 : une traduction juridique doit être identique à l’original

Bien sûr, une traductrice juridique doit s’efforcer de produire une traduction fidèle à l’original, mais la notion de copie parfaite n’existe pas en traduction. On ne peut jamais obtenir deux traductions identiques. Comme l’explique Gwendoline Clavé, traductrice de l’anglais vers le français :

  • Chaque système juridique a sa propre logique interne, profondément liée à l’histoire et la culture de son pays. Il s’appuie donc sur des concepts pour lesquels il n’existe pas toujours de terme dans les autres langues.
  • Chaque traductrice a une plume inédite, sa propre manière d’analyser les textes et ses habitudes de rédaction.
  • Un même texte peut être traduit pour répondre à des objectifs différents. Par exemple, on ne traduira pas des conditions générales de la même façon selon que la traduction est destinée à un prospect ou à une juge.

La recherche de la fidélité est très importante pour les textes de loi des pays bilingues ou plurilingues, comme le Canada, où les versions anglaise et française doivent avoir la même valeur juridique. Elle l’est aussi pour les documents certifiés, dont la traduction est confiée en France aux traducteurs inscrits comme experts judiciaires. Dans ces contextes, on trouve beaucoup de traductions littérales qui « collent » au texte original.

Dans les autres cas, les documents juridiques sont généralement traduits pour information, la version originale faisant foi. La traductrice doit donc renseigner sur le contenu du document original sans le dénaturer, mais peut le faire avec plus de liberté. Par exemple, un client peut demander une traduction en langage clair pour faciliter sa compréhension.

Mythe n° 2 : ce sont les juristes qui traduisent le mieux

La traduction juridique demande indéniablement des connaissances en droit, mais il ne faut pas négliger l’importance des compétences en traduction. Au contraire, des professeurs ont constaté que les traducteurs apprenaient plus facilement le droit que les juristes la traduction. Cela s’explique peut-être par le fait que les traducteurs ont plus l’habitude de jongler avec plusieurs langues et de découvrir de nouveaux domaines techniques.

Bien entendu, la traduction juridique ne s’improvise pas. Avant de se lancer, il est important de se former convenablement. Si vous cherchez à faire traduire un document juridique, assurez-vous donc de bien faire appel à une traductrice qui s’est spécialisée dans le domaine du droit et qui tient ses compétences à jour.

Mythe n° 3 : une traductrice juridique peut tout traduire

Bien que la traduction juridique soit déjà une spécialisation en soi, cela ne signifie pas qu’une traductrice juridique peut tout traduire. Entre un contrat de licence utilisateur final, un jugement de divorce et un manuel de droit maritime, il y a un gouffre ! Bien sûr, lors de leur formation, les traductrices apprennent à aborder différents types de contenus, parfois très techniques. Confrontées à un sujet qu’elles n’ont jamais traité, elles arrivent toujours à retomber sur leurs pattes.

Toutefois, comme une avocate ou un juriste d’entreprise, une traductrice juridique sera plus efficace si elle se concentre sur une ou quelques branches du droit. Certaines choisissent également de se spécialiser dans des types de documents, comme les contrats, les décisions de justice ou les documents officiels. Une fois qu’elles maitrisent le format et la terminologie de ces documents, elles gagnent du temps et produisent des traductions de meilleure qualité.

C’est le choix qu’a fait Gwendoline Clavé. Traductrice juridique diplômée, ses expériences dans l’informatique l’ont amenée à mettre ses compétences au service des entreprises de ce domaine. Ainsi, elle s’est spécialisée dans les documents contractuels, la protection des données et le droit du numérique.

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